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                      | Caborne de
                        Menouille, le 4 février 1973 (photo: ?) |  
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                      | Gros-Gadeau, le
                        1er mai 1974 (photo: JCF) |  
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                      | ?? (Photo: R.
                        Le Pennec) |    | 
 | André Favin (1946-2004) André Favin, "Dédé" pour ses
                amis, est décédé le 11 novembre 2004 à l'âge de 58 ans.
 Depuis près de 20 ans, il ne pratiquait plus l'exploration
                souterraine, et les jeunes générations ignorent sans doute
                l'apport de Dédé à la spéléologie jurassienne. En voici un
                bref rappel.
 
 Venu aux activités de plein air en 1965 avec les Éclaireurs de
                France de Poligny (Jura), il se consacra peu à peu à la spéléologie,
                au point de fonder en 1967 le Groupe de Recherches Spéléologiques
                Polinois, qu'il présida pendant huit ans. Durant cette période
                (1968-1976), il publia 10 fascicules d'un bulletin de club
                certes rudimentaire, mais important par la masse de données
                qu'il mémorise : les Annales des Blaireaux Polinois.
 
 Ses activités de terrain se cantonnèrent toujours au premier
                plateau du Jura. Il se consacra tout particulièrement à
                l'exploration des 3 km de la Rivière de la Baume (Poligny),
                ainsi qu'à la prospection du Bois de Malrochers (Besain et
                Molain), où il recensa des dizaines de petits gouffres. Ses
                capacités techniques étaient modestes, et il n'entreprit
                jamais d'expédition de haute difficulté : mais, à son niveau,
                il accomplit un travail méticuleux de spéléologue, au sens
                premier du terme, en inventoriant, topographiant et publiant la
                moindre de ses découvertes. En plus des 10 fascicules de son
                bulletin de club, on lui doit une vingtaine d'articles, entre
                1967 et 1974, dans des revues telles que Spelunca, le
                Bulletin de l'Association Spéléologique de l'Est ou celui du
                Comité Départemental de Spéléologie du Jura (voir sa bibliographie).
 
 La modestie de ses moyens ne l'empêcha pas de s'engager parfois
                dans des situations périlleuses : ainsi, il fallut une équipe
                de sauvetage en 1970 pour le remonter, épuisé, d'un gouffre de
                45 m collectant les égouts de Mournans (Jura). Autre secours déclenché
                en 1980, pour l'extraire au burin d'une étroiture verticale
                dans la grotte des Bordes, à St-Lothain... Et que dire de son
                'baptême' en siphon, lorsqu'il accepta de m'accompagner dans la
                grotte de Bobignon, à Ladoye-sur-Seille, en 1972 : il franchit
                les 18 m du  S1 avec un détendeur mis en bouche à
                l'envers, n'ayant pas compris le mode d'emploi !
 
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              | Au début des années 1970, il se passionna
                pour ce qu'il nommait la "spéléologie éducative".
                Il entreprit d'encadrer des visites souterraines au profit de néophytes,
                à partir d'un refuge qu'il baptisa pompeusement "Base de
                Spéléologie de Loisirs de Besain", et commit quelques
                articles sur le sujet en liaison avec les responsables de la Fédération
                Française de Spéléologie. A la même époque, il s'impliqua
                dans l'administration du Comité Départemental de Spéléologie
                du Jura. Il en fut le Secrétaire général de 1972 à 1974, et
                dans le même temps fut responsable du fichier départemental
                des cavités.
 A partir de 1976, diverses péripéties ayant engendré une
                situation conflictuelle avec la communauté spéléologique
                locale, il s'éloigna de ce milieu et cessa progressivement
                toute activité. A partir des années 1980 surgirent alors pour
                lui des difficultés familiales et économiques, et peu à peu
                il glissa vers une déchéance physique et matérielle qui
                faisait peine à voir. Il mourut seul, à l'hôpital où l'avait
                fait conduire un voisin. Il a enfin trouvé la sérénité,
                inhumé auprès de son père à St-Etienne.
 
 Une pensée pour lui, de la part de tous ses amis spéléos
                jurassiens. Adieu, Dédé...
 Jean-Claude Frachon  photo: Robert LE PENNEC 1970 /80
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