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Saint-Claude évolution    Chapelle Expiatoire    Peintures murales     Les pavages en os

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  st-c sud 3.jpg (46230 octets)  St-CLAUDE1.jpg (74552 octets)  St-CLAUDE4.jpg (62684 octets)  St-CLAUDE5.jpg (82838 octets)  ST-CLAUDE-gru.jpg (51142 octets)

SAINT-CLAUDE (Jura)

  lancon A jpeg.JPG (72044 octets)  St-Claude-MORT.jpg (67748 octets)

 

La cité de la pipe a pour origine une abbaye, l'abbaye de Condat et des moines.

 

Ainsi le veut la tradition locale qui relate que dans les années 435, deux frères, Romain et Lupicin, viennent s'installer au confluent de deux torrents,  st-c sud 2.jpg (166703 octets)     la Bienne et le tacon (confluent = condat en celte).

 

De leur installation va naître une communauté monastique qui prendra le nom d'Abbaye de Condat. A partir de là, une véritable épopée va suivre, faite de périodes fastes et douloureuses, d'apogées et de déclins.

 

L'Abbaye de Condat prend par la suite le nom d'Abbaye de Saint-Oyend et autour d'elle se développe une petite cité. Cette minuscule ville va grandir et se prospérer autour de l'abbaye.

 

Dès le Vème siècle l'Abbaye de Saint-Oyend connaîtra une grande renommée dans toute l'Europe médiévale. Au XIIème siècle, le culte qui se développe autour des reliques de Saint-Claude – un des pères de la communauté, dont le corps fut retrouvé intact presque 5 siècles après sa mort – amène un flux exceptionnel de pèlerins. Grâce à eux, la puissance et la richesse de l'abbaye s'accroissent et elle prend le nom d'Abbaye de Saint-Claude.

 

Après la fortue et la puissance, à partir de XVème siècle, les règles monastiques se relâchent  et l'abbaye sombre peu à peu dans la déchéance puis l'oubli avec la Révolution.

 

Sécularisation. Saint-Claude devient le siège d'un évêché qui correspond à peu près au département du Jura. C'est un des plus petits diocèse de France. L'église abbatiale devient cathédrale.

 

De cette fameuse abbaye, il  subsiste aujourd'hui peu de chose visible pour le touriste : la cathédrale Saint-Pierre – Saint-Paul  DSCN2389.jpg (24388 octets)  et les "remparts" de l'actuelle place Louis XI.

 

 

Suite de la présentation :

-         Description de l'ancienne l'abbaye (à partir du plan et en disant que les plans de la ville de Saint-Claude sont les mêmes que ceux du Moyen Age).

-         Description de la cathédrale.


Le site de Saint-Claude

 

 

 

Introduction :

 

Saint-Claude est la ville la plus importante du Haut-Jura. Elle a environ 13 500 habitants.

Aujourd'hui, le slogan de la commune est "la vie grandeur nature".

Depuis longtemps c'est l'industrie qui fait vivre Saint-Claude : petites et moyennes entreprises qui travaillent le bois, le plastique, le métal.  Elles possèdent souvent des techniques originales ou de pointe.

La ville se situe au cœur  du Haut-Jura.

 

1) géographie :

-         Au confluent de 2 torrents : la Bienne, le Tacon st-c sud 2.jpg (166703 octets) et leurs affluents ( Les Foules, DSCN2438.jpg (34581 octets)  le Flumen, ri flumen.jpg (34879 octets)  l'Abîme, DSCN2432.jpg (34923 octets)  etc…) à lieu de sources et résurgences. La ville était autrefois appelée Condat (= confluent en langue celte).

 

-         On est dans le Haut-Jura, mais à une altitude relativement basse, 450 mètres. Les sommets des montagnes autour atteignent 800 à 1100 mètres.

 

-         Ouverture de la vallée vers le sud (bonne exposition ).

 

-         La Bienne coule vers le sud ® vallée de l'Ain ® Rhône ® voie de communication (cf : les radeliers ).

 

-         Communication vers la Suisse ( par les cols de La Faucille et de Saint-Cergue).

 

2) Les grandes étapes de la construction de la ville.

 

Le site est occupé par les hommes depuis très longtemps.

 

-         Préhistoire : mésolithique (pierre taillée ). Camps de chasse dans le Haut-Jura à la limite des glaciers. Silex taillés trouvés dans au Pontet (combe de la Mainmorte). Une pointe de l'âge du fer a été trouvée à Noirecombe.

 

-         Epoque gallo romaine : vestiges trouvés au cours des fouilles dans le chœur de la cathédrale (amphore, épingles de vêtement). Nous sommes tout près du site de Villards d'Héria (sanctuaire et site balnéaire). Jeure et Vaux, dans la vallée de la Bienne étaient des villages gallo romains.

 

-         L'installation de la communauté religieuse date du Vème siècle. Dès cette époque, il y a des foulons et battoirs au bord du Tacon, sous l'abbaye.

 

 

 

-         Les origines de la ville actuelle date du gouvernement de l'abbé saint Olympe qu "admit des laïques à Condat, leur concéda des terres et leur permit d'y construire des maisons, sous réserve d'un cens annuel et en réservant au monastère un droit de propriété ". ("Vie des Pères du Jura"). Cette bourgade serait éloignée d'un peu moins d'un kilomètre du monastère, …"les moulins", au nord de la ville, au bord de la Bienne. Peut-être la rue du Pré rappelle-t-elle le souvenir de ce vaste champ vierge entre le monastère et le bourg primitif.

 

-         Les premières maisons de la ville datent de l'époque carolingienne.

 

 

 

-         L'entrée de la ville se faisaient par 2 ponts qui furent édifiés au XIIIème siècle 

le pont d'Avignon  DSCN2383.jpg (26250 octets)  et le pont du Faubourg. DSCN2448.jpg (21585 octets)

C'est une corporation de maçons spécialisés dans la construction des ponts (les moines pontifs de Saint-Bénezet, (près d'Avignon) originaire de Vaucluse, qui est venu les construire appelée par les moines de Saint Oyend. En paiement ils auraient reçu la jouissance de toute la montagne dominant le pont d'Avignon et auraient fondé le village d'Avignon.

De ces ponts, souvent emportés par les crues ensuite, les seuls vestiges des structures médiévales pourraient être des pierres de tailles dans le lit des torrents.


 

L'ancienne abbaye

 

Importance de l'abbaye de Saint-Claude.

 

La fondation de Saint-Claude correspond au tout premier mouvement du monachisme dans l'est de la France.

C'est le premier en Gaulle après

Les Iles de Lerrins (enface de Nice.

-Saint-Victor à Marseille.

-Le groupe de tous (saint Martin).
Tout de suite après viennent les pères du Jura.

 

L'abbaye n'aura pas d'expansion "super importante", mais ce sera une des plus puissante d'Europe.
Les terres de Saint-Claude sont considérables
.

 

C'est une petite enclave autonome, un mini état, dépendant soit du Saint-Empire Germanique, soit de Rome.

Il faut attendre le XVe siècle pour qu'elle passe sous dominante bourguignonne.

 

Quand l'abbaye est sécularisée, elle devient le siège d'un évêché, dont les limites correspondent à celles du département du Jura.

 

Compléments :

A partir du XII et jusqu'au XVIe siècle, les pèlerinages sont importants. ON sur eux des archives.
Mais on ne connaît pas le nombre de personnes qui venaient avant le XIIIe siècle. Ce sont les pèlerinages qui ont fait l'importance de l'abbaye.

 

Entre le V et le XIIe siècle, c'est une des abbayes les plus importantes d'Europe.

 

Au Moyen âge on estime qu'il y avait, à l'abbaye de Saint-Claude, 200 à 300 moines. A la fin du Moyen âge, ils étaient de 25 à 36.

Les stalles hautes avaient 24 places. Par la suite, avec les stalles basses le nombre de place est passé à 48.

 

La vie de l'abbaye dure 1300 ans, ce qui est remarquable.

 

 

 

– Histoire

 

Les pères du Jura

 

a - Tout  a commencé avec 2 hommes Romain et Lupicin.

 

-Comment le savons-nous  ?

Nous avons un témoignage de grande valeur : " La vie des Pères du Jura", écrite vers 515 par un moine témoin. Cet ouvrage nous renseigne avec beaucoup de détails sur cette "épopée monastique" qui débute vers 435.

 

-Le contexte de l'histoire.

 

-         La Séquanie gallo-romaine est une province militaire romaine qui comprend en particulier les cités de Nyon, Avenches et Bâle. La métropole est Besançon.
La première vague d'invasion est celle des Alamans en 460/465 qui arrive jusqu'à Nantua.

Pour empêcher la pénétration des Alamans, les dirigeants romains installent en Séquanie, leurs ennemis héréditaires, les Burgondes.
Dans le royaume de Burgondie, le pouvoir est partagé entre deux frères ; l'un réside à Lyon, l'autre à Genève.

 

-         La famille de Romain et Lupicin.

Ce sont des gaulois romanisés qui habitent l'avicus (village) d'Izernore (de même qu'Oyend).

C'est une famille cultivée : Romain et Lupicin ont une culture antique (romaine, acquise dans un monastère à Lyon).

A Lyon le mouvement catholique méditerranéen est important.

Le catholicisme est religion d'état de l'empire romain depuis 303 (édit de Constantin), soit depuis 150 ans.

 

 

b- L'emplacement primitif.

 

"Le nouvel hôte, cherchant une demeure répondant à ses vœux, trouva du côté de l'orient, au pied d'une montagne rocheuse, un sapin épais, écartant en cercle sa ramure et qui, déployant sa large chevelure, couvrit le disciple de Paul comme autrefois le palmier avait couvert Paul lui-même. En dehors du périmètre couvert de l'arbre, une source s'épenchait et offrait ses ondes glacées ; ses eaux vives, aujourd'hui encore, sont mises à disposition de ses chers enfants ".  Pères du Jura page 247.

 

D'après les explications de l'Anonyme, la montagne en question ne peut être que le Mont Bayard. Deux sources pourraient correspondre, la fontaine de Saint-Romain ou la fontaine du Bugnon.

 

Extension de l'ermitage :

 

délocalisation du premier site.

 

" Comme le berceau des saints, si je puis dire, ne pouvait plus qu'avec peine contenir leur nombre accru, ils s'établissent non loin de l'arbre, sur une petite colline en pente douce où se trouve maintenant, en souvenir, l'oratoire réservé à la prière privée ; après avoir dégrossi à la doloire et poli avec le plus grand soin les pièces de bois, ils se construisirent des huttes et en préparèrent d'autres pour ceux qui arrivaient." Pères du Jura, page 255.

 

Traditionnellement le second emplacement est sous la cathédrale, mais au regard de la topographie actuelle, le second site pourrait être celui de l'école, montée Saint-Romain.

 

-La sécularisation

-Aujourd'hui

B – Architecture, monuments, vestiges

 

Le plan le plus ancien connu date du XVe siècle. Ci-joint un plan du XVIIIe siècle provenant des archives départementales.

 

 

La place de l'abbaye / Organisation de l'abbaye

 

Le plan de la place actuelle correspond à peu de chose près au plan de l'abbaye. C'est une abbaye qui date du premier millénaire et qui en a donc les dispositions caractéristiques : plusieurs églises reliées par un grand corridor.

On y trouvait aussi comme dans toutes les abbayes, un mur d'enceinte, des portes, un cloître, etc…

 

1 – 1  - Les églises

 

DSCN2387.jpg (26456 octets)-La cathédrale Saint-Pierre. C'est le nom qu'on lui donne depuis que Saint-Claude est devenu le siège du diocèse de Saint-Claude.

Dom Benoît raconte que sous le ministère de saint Oyend, des moines sont envoyés à Rome pour y ramener quelques reliques de saint Pierre, saint Paul et saint André. Ces reliques sont déposées dans une église sommaire en bois qui déjà prendra le nom des saints apôtres. L'église que l'on voit aujourd'hui a est beaucoup plus grande et sa construction s'est étendue sur 3 siècles.  Cette église est aussi une forteresse dont on peut voir aujourd'hui encore les meurtrières.

C'est une église abbatiale à laquelle seuls les moines avaient accès.

On y disait essentiellement les offices de nuit.

 

-         L'église Saint-Claude ou Saint-Oyend.  Edifiée en 604 sur le tombeau de saint Oyend. Au début elle était monastique et abrittaient les reliques des Père de l'abbaye. Par la suite, elle devint l'église du pèlerinage. Détruite au XVIIIème siècle.

-L'église des Trépassés. Elle fait l'objet de fouilles programmées. Elle est dédiée à Notre dame et se trouvait à proximité du premier cimetière des moines.

 

-Hors de l'enceinte, l'église paroissiale de Saint-Romain. Elle n'existe plus aujourd'hui (détruite au XVIIIème siècle). Sur son emplacement se trouvent l' Ecole du Centre.

 

 

1 – 2 – Le cloître

 

 DSCN2391.jpg (27307 octets) Il était adossé à l'église Saint-Pierre sur sa partie sud. Il menait aux bâtiments de la communauté qui l'entouraient :

-le dortoir,

-le réfectoire,

-la salle capitulaire,

-le bâtiment du cellerier.

-Il n'en reste plus rien si ce n'est quelques traces sur les murs de la cathédrale - ® le montrer – à sa place se trouve le parking.

 

1 – 3 – Le Grand cloître ( la Grande allée ou le corridor). DSCN1723.JPG (24422 octets)

   

Il s'agissait d'un log couloir voûté et enterré qui reliait le cloître de l'église Saint-Pierre à l'église Saint-Oyend (puis Saint-Claude) à l'emplacement de l'actuelle halle de la Grenette (voir détails plus loin).

 

1 – 4 – Le palais abbatial.

 

C'était le riche bâtiment où vivait le Père supérieur qui avait la charge de la communauté. Il se trouve au-dessus de l'église des Trépassés.

 

1 – 5 – Les cimetières.

 

-Le cimetière des moines dans les jardins de l'ancien palais abbatial.

-Le cimetière des nobles à l’emplacement de l’actuelle Banque de France. Il se situait à l’intérieur de l’enceinte de l’abbaye. On y enterrait les personnages importants de l’abbaye.

-Le cimetière paroissial, destiné aux habitants de la ville, il était situé hors de l’enceinte, autour de l’église paroissiale de Saint-Romain.

 

1 – 6 – L’enceinte de l’abbaye. Les remparts. renpare 1.JPG (29788 octets)     renpare 2.JPG (28740 octets)

 

Au départ l’enceinte devait être en bois. Les rempart définitifs furent construit au IX ou Xème siècle suite aux invasions que subit l’abbaye (Normands, Hongrois,…).

 

 

1 – 7 – Les portes.

 

-La porte Notre Dame au bas de la Montée de la Ceuille.

-La porte de la Pierre. De la le chemin descend en pente raide vers la rivière et l'hôpital qui existait déjà au XVIIIème siècle.

-La porte de l'église Saint-Oyend de moindre importance.

-La porte de l'horloge, la plus connue, qui reliait l'abbaye à la ville. AVSC.jpg (58619 octets)

 

1 – 8 – autres bâtiments.

 

-La tour du Bugnon qui faisait partie des remparts.

-L'hôpital des pèlerins, à l'intérieur de l'enceinte, à côté de la tour de l'horloge.

-Le château à l'extérieur de l'enceinte.

 

 

1)    La cathédrale

 

Extérieur

 

DSCN2392.jpg (24790 octets)      a- La façade de l'église, à l'ouest.

Elle a été élevée au XVIII siècle.

Elle présente un style classique et fait un contraste saisissant avec le reste du bâtiment. La seule concession au style gothique est le percement des arcs brisé des fenêtres.

Cette élévation sévère, agrémentée de quelques têtes d'angelots, ne reflète ni la disposition, ni l'esprit de l'édifice.

 

b- Le chevet de l'église abbatiale, à l'est.

Il a été construit au XVème siècle et a des allures de forteresse.

L'abside, percée de hautes baies occupant la largeur des pans est articulée par de puissants contreforts. Chaque contrefort est  couronné d'une échauguette qui monte jusqu'au toit.

De chaque côté de l'abside, il y a une chapelle à fond plat. Au sud, la sacristie et le trésor, au nord, la chapelle de Neuville.

A chaque angle un contrefort massif est surmonté d'une échauguette puis d'une flèche.
Ce sont les flèche qui donnent un peu d'élan à l'ensemble, le toit à double pente étant aplati.  

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c – Le flanc nord (côté arrêt des bus)  DSCN2410.jpg (19064 octets)

Il est très sobre. Les fenêtres sont placées à grande hauteur.

Présence de contreforts et d'échauguettes. DSCN2407.jpg (14183 octets)

 

d – Le flanc sud (côté ancien cloître).

-         extrémité sud-ouest : les parements extérieurs des deux murs ne sont pas liaisonnés : pierres d'attente. Projet de tour jamais réalisé. DSCN2403.jpg (25725 octets)

-         Absence de contrefort compensée par des murs qu atteignent 3,90 mètres d'épaisseur.

-         Contre cette paroi unie s'adossait le cloître, construction à 1 étage, démolie après l'incendie de 1799. Traces de rubéfaction sous la solive du toit encore conservée. DSCN2402.jpg (24814 octets)

Il subsiste quelques marques très ténues des arcades de la galerie : là où on incrusta dans les années 1860 les pierres destinées à masquer l'arrachement des retombées, et les raccords d'enduis du plafond du cloître. DSCN2401.jpg (20069 octets)

-         Plus loin après la porte, la paroi est moins épaisse et on retrouve les contreforts.

-         Le contrefort le plus large contient un escalier à vis.

-         Deux portes donnaient accès autrefois au cloître.

La première a été condamnée  en 1628, pour construire un oratoire, ménagée dans l'épaisseur du mur (fonts baptismaux depuis 1941). DSCN0027.jpg (41826 octets)     DSCN00262.jpg (53129 octets)

La deuxième porte constitue l'entrée actuelle latérale de l'église. Le fronton triangulaire de cette porte est de style classique et a été construit en 1828.

Une autre porte, aujourd'hui désaffectée, précédée d'un perron de trois marches, donnait au moyen âge, dans la cours de l'abbaye, à l'extérieur des bâtiments réguliers. Elle est protégée par un assommoir. Elle contrôlait des accès stratégiques : le chœur, le dortoir et l'ancien trésor.

Du dortoir il reste la trace de l'accès directe à l'église, l'emplacement d'une porte aujourd'hui bouchée et cimentée au dessus de la porte de la chaufferie.

-         L'appareillage des pierres.

Au niveau de la 8ème travée, l'appareillage lisse du chevet se substitue à un parement à bossages.DSCN2396.jpg (23781 octets) C'est une économie de taille et un gain de temps qui s'accorde bien avec le style du bâtiment. Pour la construction on a utilisé deux types de calcaire ; un calcaire oolithique relativement léger et facile à travailler pour les parties hautes et les éléments moulurés et un calcaire portlandien lourd et dur, mais disponible sur place en grandes quantités pour les parois extérieures et les parement des niveau inférieurs. Comme ce calcaire est dur, on ne lisse pas les surfaces, mais dès la fin du moyen -âge on utilise la boucharde qui laisse sur les surfaces des traces punctiformes aisément reconnaissables.

Les murs conservent également d'innombrables signes lapidaires qui présentent une grande variété thématique. Ce sont des marques de tacherons gravées par les ouvriers en vue de percevoir leur salaire. l'étude de ces marques permet de suive les étapes de la construction. DSCN2400.jpg (28191 octets)  DSCN2398.jpg (27362 octets)

 

 

Intérieur  

DSCN0020.jpg (40996 octets)              

Caractère monumental et unitaire. Absence de transept.

  VITRO.jpg (44741 octets)                    DSCN9954.jpg (32138 octets)                                  

a - Les collatéraux

-         L'érection de l'église en cathédrale a entraîné la modification de la chapelle de Neuville. Un mur la sépare en deux parties. Au fond est installée la sacristie éclairée par les grandes ouvertures que l'on voit de l'extérieur. Au-dessus de la sacristie se trouve une tribune qui supporte l'orgue de chœur.  Devant a été aménagée une chapelle. Revêtue de lambris c'est la sépulture des évêques.

-         Les collatéraux ont une hauteur quasi égale à celle du vaisseau central ® aspect d'unité de la surface intérieure. Mais conformément à la tradition ils sont deux fois moins larges.

-         Ils sont voûtés d'ogives quadripartites.

-         Pas d'ornement ® architecture puissante et dépouillée.

-         Appareil de très grande qualité. Pierres parfaitement taillées et disposées en assises parfaitement réglées.

 

b – Les coursières

 

Ce sont les circulations dans les parties hautes.

-         Les coursières basses établies devant les fenêtres. Elles sont desservies par des escaliers à vis logés au nord, dans l'angle du clocher, et au sud, à l'intérieur du deuxième contrefort. >Elles sont assez étroites du côté nord (0,60 à 0, 75 m), elles se dilatent du côté sud, selon l'épaisseur des murs, pour atteindre 2, 50 mètres. Au niveau de l'architecture, elle permettent d'alléger les murs des collatéraux et d'ouvrier des fenêtres dans des murs plus minces. Elles participent aux système de fortification de l'église : assommoir…

-         La coursière haute, située au niveau des retombées des voûtes du vaisseau principal. Rôle défensif en communiquant avec les échauguettes + rôle architectural au moment de la construction + entretien.

 

c – les voûtes.

 

-         Collatéraux normalement voûtés d'ogives quadripartites.

-         Vaisseau central doté de voûtes d'ogives à 6 branches, particulièrement inhabituelles à cette époque. Il s'agit en fait de voûtes speudo - sexpartites ; l'ogive transversale au lieu de soutenir directement les voûtains, joue le rôle d'un arc diaphragme supportant un muret intermédiaire.

-         Arcs des grandes arcades et nervures des voûtes pénètrent au même niveau dans les piles, sans recourir au chapiteau, en se fondant progressivement dans la maçonnerie. Ce système de retombées en pénétration, systématisé et parfaitement abouti à Saint-Claude, révèle un trait caractéristique de l'architecture gothique flamboyante de la fin du moyen – âge.

 

d – les baies

 

-         style gothique "classique" – XIIIème siècle : 2 lancettes brisées et trilobées,  surmontées d'un quadrilobe.

-         Style flamboyant - soufflets et mouchettes ou trilobes. Mouchettes associées à des lancettes trilobées, inscrites dans un arc en anse de panier.

-         XVIIème siècle : schéma simplifié et appauvri qui s'inspire de la tradition médiévale.

 

e – Les stalles  stale 1.jpg (19554 octets)

 

Œuvre de l'atelier de Jehan De Vitry, genevois, vers 1450.

-         Deux rangées de sièges disposées dans le vaisseau central, de part et d'autre des deux dernières travées.

-         Sujet religieux

-         Sur les dorsaux : Crédo des apôtres et des prophètes. Lecture de la nef vers l'abside. Les 12 premiers, au nord comme au sud, portent la figure d'un apôtre auquel est associé un prophète. L'apôtre tient un livre, où sont déclinés les versets du credo. A ses côtés le prophète déroule un phylactère dont la prophétie annonce le verset en question. A Saint-Claude, toutes les inscriptions qui devaient être peintes ont disparue. stale 2.jpg (39433 octets)

-         Sur les jouées : Sur leurs parties basses, elles sont consacrées aux saints locaux. Au nord saint Lupicin et saint Romain construisant leur sanctuaires et visitant leur sœur sainte Yole. Au sud ils sont au pied de leur sapin. Au-dessus les saints patrons de l'abbaye, des scènes de la vie du Christ.

Les petites jouées sont consacrées à la vie de l'abbaye.

-         Sur les statuettes surmontant les dorsaux.

 

-         Scènes populaires, animalières, satiriques et caricaturales sur les miséricordes, les parcloses et statuettes aux crêtes des dais.

 

 

d- Le retable de Pierre de la Baume. rétable.jpg (43932 octets)

-         Inscription à la base : ce rétable a été offert en 1533 par Pierre de la Baume, abbé commendataire de Saint-Claude depuis 1511. Il était évêque de Genève et venait d'être chassé par la Réforme. Ce retable est un hymne à la gloire de saint Pierre.

-         Il ornait le maître-autel.

-         Au centre est représenté saint Pierre évêque avec à ses côté le donateur.

-         Au-dessus la cartouche monogramme du Christ.

-         Dans les compartiments latéraux, à gauche, saint Paul et à droite, saint André. Trois sont les saints patrons de l'église. Au dessus , à gauche saint Oyend et à droite, saint Claude.

-         En bas du retable, la scène et des épisodes de la vie de saint Pierre.

-         Quatre panneaux peints accrochés au mur du bas – côté sur faisaient autrefois partie du retable avec deux autres perdus. Les grisailles étaient les parties visibles quand le retable était fermé. Ces panneaux ont été très modifiés pour s'adapter à un nouveau maître autel au XVIIIème siècle.

-    DSCN9939.jpg (34953 octets) - Jubilé   2000  ( Y.DOUCEY)

  DSCN9914.jpg (46236 octets)  – la chasse de saint Claude.

 

C'est la dernière d'une longue série. Elle porte les armoiries d'un évêque présent à Saint-Claude de 1823 à 1851. Elle contient une effliegie en cire en souvenir du corps du saint brûlé en 1794. Une partie des ossements recueillis par un habitant de Saint-Claude a été placée dans un petit reliquaire en argent et en cristal, œuvre de l'orfèvre sanclaudien Jean François Frédéric Rosset.

  Les bénitier

DSCN0036.jpg (34673 octets)  Situé à droite de l'entrée latérale sud de l'église,et en brocatelle de Chassal, jaune puor le pied, violette pour la cuve.

bénitier sampan.jpg (28230 octets) Deux bénitier à l'entrée les cuves en marbre de Sampan (Jura)

f - L'orgue

Elle date de 1844. C'est une orgue de transition entre une orgue classique et une orgue symphonique.

 

g – Les statues

 

-      DSCN0028.jpg (35256 octets)    La statue de saint Michel terrassant le dragon est en fait un haut-relief?. Son revers est plat. Il est attribué à Jean François Joseph Rosset dit le "Grand Rosset", 1706 – 1786.  

Dit le "Grand Rosset" Sculpteur issu d'une lignée d'artisans et d'artistes,peintres et imagiers de Saint-Claude, il est le fils de Jacques-Antoine Rosset dit Dupont (1668-1726), maître-sculteur et fondeur à Saint-Claude,dont il reprit l'atelier. De nombreuses oeuvres religieuses lui sont attribuées dans les églises de Bourgogne et de Franche-Comté.

-      vierge.jpg (37194 octets)   La vierge à l'enfant était autrefois placée dans la chapelle de Neuville. Fin du XIVème siècle.  Attribuée à Jeban de Louyut (Loubans).

St Bruno.jpg (33849 octets) Saint Bruno, en babits monastiques avec capuchon des bénédictins. Attribué à Jean François Joseph Rosset 

 

jeanne d'Arc.jpg (30634 octets) St-Jeane d'Arc.

 

DSCN0003.jpg (23618 octets)  St-Antoine de PADOUE.

St Therèse de l'enfant jesus.jpg (29778 octets)  St-Thérèses de l'enfant Jésus.

curé d'arc.jpg (25250 octets) Saint-Jean-Baptiste VIANNEY . Curé d'Arc

DSCN9927.jpg (35720 octets)  La dalle funéraire de Monseigneur Antoine-Jacques de Chamon a été sculptée en 1874. La dalle a ététaillée par le sculpteur Robelin marbrier à Lons-le-Saunier.

 

3) Le palais abbatial et le Grand cloître

 

Ce qu'on voit de l'extérieur :

-Un immeuble qui appartenait à l'évêché et qui vient d'être vendu à la ville de Saint-Claude et classé monument historique (Grand cloître, fresques).

-Au ras du sol une série d'ouverture donnant dans des caves. Les parties faisant l'objet des fouyilles sont situées à 1,80 mètres sous le sol de la place de l'abbaye.

 

Les fouilles programmées :

-Elles ont lieu pendant 2 mois tous les hivers depuis 1994 et dureront jusqu'en 2005 / 2006.

-Sébastien Bully qui habite à Saint-Lupicin est l'archéologue, chef de fouille. Ce chantier est l'objet de sa thèse. C'est un archéologue libéral.

-Les frais sont payés par l'état. Les personnes qui fouillent sont payées par l'Etat ou bénévoles. La ville de Saint-Claude évacue les déblais et aide pour quelques problèmes matériels.

-Les bilans de fouilles ont fait l'objet de plusieurs causeries pour les Amis du Vieux Saint-Claude et l'Université Ouverte.

 

Les données archéologiques :

 

1.      Les parties les plus anciennes. Elles sont antérieures au XIIème siècle. C'est le "grand cloître" et le cimetière des moines (côté jardin). Il date probablement de la seconde moitié du VIIIème siècle et appartient donc au premier millénaire, ce qui est très rare en France. C'est le seul exemplaire, en France, conservé en élévation. Il possède des décors d'enduis de faux appareillages de pierres de couleur rose et blanche qui datent d'avant l'époque carolingienne. A l'origine il faisait 110 mètres de long. C'est la "grande allée" ; elle est conservée sur 47 mètres.

 

2.      L'église romane construite en 1140 – 1160. Elle est accolée au grand cloître. Elle est masquée par des constructions plus récentes qui la saucissonne par une série de murs de refend et de plafonds. Dimensions 17 mètres par 6 mètres. Le sol de l'église contient un grand nombre de sépultures ; notamment une sépulture de femme datant du XVIème siècle (une bienfaitrice ?). Cette église est connue dans les archives sous le vocable de Notre Dame des Morts ou Notre dame des Trépassés.

 

3.      Un vestibule avec une voûte en semi-berceau datant du milieu du XIIème siècle. Il est recouvert de pierres tombales appartenant à des officiers de l'abbaye.

 

 

 

L'ensemble de ces trois éléments reflète une fondation ancienne et importante. On y pratiquait une liturgie processionnelle dans de longues galeries qui reliaient les églises entre elles.

 

4 - La Chapelle aux fresques construite au XVème siècle. Elle a été construite pour contenir le tombeau de Claude Venet. C'était le chantre de l'abbaye, le prieur de Saint-Lupicin (il a fait reconstruire le prieuré). Il a été délégué pontifical pendant quelques années et a aussi remplacé l'abbé pendant quelques années. Claude Venet y a été enterré en 1478, date qui figure sur la dédicace des fresques.  

Le tombeau occupait le centre de la chapelle. La chapelle a été rendue profane en 1750. Quelques os ont été ré enterrés en grande pompe dans la partie nord de l'abbaye et la chapelle transformée en cave à charbon.  Les fouilles dans l'ancien caveau ont permis de découvrir l'empreinte du corps dans la couche de chaux (photos).

Les fresques couvrent tout le plafond et le haut des murs. Le thème principal est le "Christ en majesté". Les deux doigts de la main droite bénissent. L'autre main tient le globe terrestre dans sa voûte étoilée (la voûte de la chapelle).

Dans chaque angle du plafond il y a une représentation zoomorphe des apôtres

-aigle = saint Jean.DSCN1687.JPG (33893 octets)

– taureau ailé = saint Luc.

– lion ailé = saint Marc.DSCN1694.JPG (42295 octets)

 – ange = saint Mathieu. Image4.jpg (43341 octets)

 

APOTRE.jpg (37952 octets)

Sur ces fresques il a été fait un travail de consolidation qui a consisté a les dégager de l'enduis qui les recouvraient et a injecter du mortier derrière aux endroits où elles menaçaient de tomber.

Essai de restauration sur la tête de saint Mathieu. La restauration, consistant à colorer avec la couleur de fond, les endroits ou les couleurs manquent, ne sera faite que si le lieu est ouvert à la visite.

La situation de la chapelle aux fresques était très "stratégique" puisque chaque fois que les moines en procession passaient dans le grand cloître, ils voyaient le maître autel et le tombeau. Son souvenir était ainsi perpétué, ce qui a été efficace pendant 200 ans.

 

 

Au XVIème siècle, le cimetière est déplacé, l'église et la chapelle deviennent profanes et font partie des communs du palais abbatial. Une cheminée monumentale est installée dans le chœur de l'église. Au XVIIème siècle, ce sont les communs du palais épiscopal.


 

Photos :

 

1.      Eglise Notre Dame des Morts.

L'entrée du vestibule : avant et après les fouilles.

 

2.      Eglise Notre Dame des Morts.

L'entrée de l'église : avant et après les fouilles.

 

 

3.      Eglise Notre Dame des Morts.

Le chœur : avant les fouilles.

 

4.      Chapelle aux fresques.

Avant les fouilles.

 

5.      Chapelle aux fresques.

Le tombeau de Claude Venet 1478. Le caveau.

 

6.      Chapelle aux fresques.

Le tombeau de Claude Venet 1478. Pierre tombale.

 

7.      Chapelle aux fresques.

Le tombeau de Claude Venet 1478. L'empreinte du corps dans le chaux (semelle du poulaine).

 

 

8.      Chapelle aux fresques.

Saint Mathieu avant et après les travaux de conservation.

 

 

9.      Chapelle aux fresques.

Saint Mathieu.

 

10.  Chapelle aux fresques.

Saint Mathieu avant et après l'essai de restauration.

 

 

 


 

Belvédère place Louis XI

 

 

Les thèmes que l'on peut traiter depuis le belvédère :

 

-         Le site de la ville (géographie). ® voir plus haut.

-         La topographie de la ville et la circulation depuis l'entrée de la ville avant la construction du Grand Pont.

-         La construction du Grand Pont et les changements amenés.

-         L'industrialisation de la ville. Lecture du paysage industriel et histoire de l'industrie depuis les moulins du premier millénaire jusqu' à aujourd'hui.

-         Introduction aux mouvements coopératifs.

 

 

I –  Topographie de la ville

 

 

1) Les différents quartiers.

-         Les plus anciens construits sur la roche : l'abbaye, la "vieille ville". Le château était construit sur la partie la plus haute, derrière nous. Observer la roche calcaire qui affleure sur le côté de la place.

 

-         La rue de la Poyat et ses maisons étagées. Imaginer l'hiver avec la neige et des chariots lourds…

 

-         Le pont du Faubourg. Autrefois entrée principale de la ville. Il était gardé et il y avait une tour de garde. Un des premiers ponts de la ville avec celui d'Avignon. Le premier pont du Faubourg Marcel date du XIIIe siècle. Le pont actuel date de 1911.

 

 

-         Le quartier du Faubourg. Un vrai fauxbourg, situé à l'extérieur de l'ancienne enceinte de la ville.

Le charroyage était une des activités principales du Faubourg, du moins jusqu'à la mise en service du pont suspendu en 1844. Toutes les marchandises arrivant à Saint-Claude par le sud, ou transitant par la ville  devaient alors être hissées en haut de la Poyat à grand renfort d'attelages. En 1846, près de 80 chevaux et chariots logeaient chaque semaine dans cette rue.

On ne parlait pas encore d'inondations aussi graves que celles des années 1990, mais le quartier a de tout temps été habité par les plus modestes, ce qui laisse bien sous-entendre ses inconvénients.

L'industrie hydraulique y était très importante, l'"arrivoir" qui prend naissance en amont de l'hôpital est souterrain au faubourg. En 1889, on dénombrait dans ce quartier 43 fabricants et 47 artisans ou commerçants : tourneries, tanneries, usine de pipes et tailleries de pierres précieuses.

-         Le quartier de la gare avec les grands murs qui soutiennent la voie ferrée et les rues.

 

 

 

Les moulins du premier monastère.

"Vie des Pères du Jura"

 

Il y avait des moulins mus par l'énergie hydraulique. Leur mention à Condat figure parmi les plus anciennes que l'on peut relever dans les textes du Haut Moyen-Age.

 

"… Il y avait au monastère, parmi ces hommes à miracles dont nous avons parlé, un diacre nommé Sabinien… Jouant un rôle utile, il gouvernait activement, pour les besoin de la communauté, les moulins et pilons établis sur la rivière voisine, sous le monastère même de Condat". Vie des pères du Jura page 255.

 

Les aménagements liés à l'eau.

 

"Par la suite saint  Sabinien, un jour, aidé par ses frères, s'appliquait à grand soin à exhausser la berge du canal amenant l'eau du moulin, afin d'activer le mouvement de la roue : on plantait une double rangée de pieux, on tressait entre ceux-ci, selon la coutume, des tiges de saule, et on remplissait l'intervalle avec un mélange de paille et de pierres". La vie des Pères du Jura, page 301.